Le carnet.











    Carnet d'Arts Plastiques à la base, carnet d'expos, carnet d'humeur, pense-bête, fourre-tout. Bientôt terminé, malgré mes tentatives d'économie de papier.
    Terminer un cahier, c'est l'horreur, tout recommencer, la présentation, les couleurs, un fil conducteur qu'il faut recréer. J'ai toujours mis en première place la présentation, nouveau grand titre, un carreau d'espace, sous-titre, deux carreaux d'espace. Mes cahiers sont plus proches d'une présentation Word manuscrite que d'un cahier qui flanche au bout de l'année. Même si les notes laissent à désirer un jour où je n'ai strictement rien à faire de ce qui est dit, même si les mots se transforment en gribouillis illisibles mais sans aucun sens de toute façon, la présentation est là. Toujours là.
    Ce carnet est le seul à avoir échappé à cet ordre, malgré mes efforts. Titres marron, en capitales. Tu rêves, ma petite, ce feutre est perdu, colle ça, et puis ça. Dessine là. Et là. Ici, tes notes de conférences sur l'art vidéo. Là, celles pour ton dossier.
    Commencer un nouveau, vide. Blanc comme un linge. Je l'arroserai d'eau, de terre, de saletés, de bouffe. Qu'il ait l'air d'avoir vécu. Au moins.


    Putain, je n'aime vraiment pas le changement.



    Je dois être dans le fond une fille hyper romantique, rêveuse ah non ça c'est sûr en fait, tarte à souhait. Je me soupçonne à chaque fois qu'une chanson bien love me force à enclencher "Repeat 1". Ne-yo, Chris Brown, R-Kelly et tout le tralala. Ils sont dangereux, moi je dis. Là Ciara s'y met, ça y est je vois le clip, langoureuse dans son lit sussurant à l'oreille de son mec hot comme la braise. Ca me rend toute molle cette connerie.